GARE SAINT JEAN BELCIER
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Localisation
Situé au sud du centre historique de la ville, ce quartier s’étend le long des berges de la Garonne, en suivant le Quai du Paludate. Il débute à la Gare Saint Jean et se poursuit jusqu’au Boulevard Jean Jacques Bosc, en passant par l'église Saint Jean de Belcier et la Bibliothèque Flora Tristan.
Histoire du quartier
La partie sud de Bordeaux a été, dès la période moderne, liée aux activités du port et au commerce maritime. Celui-ci se fait particulièrement à Bordeaux avec les colonies au XVIIIème siècle à travers notamment le commerce du sucre. Son traitement est effectué dans les nombreuses raffineries dans les quartiers suds de Bordeaux.
Ce commerce ralentit au moment de la Révolution mais reprend à partir de la Restauration. Mais lorsque les deux rives de la Garonne sont enfin reliées avec le Pont de Pierre construit en 1822, le chantier naval de Paludate est déplacé vers le nord de l’agglomération. Alors qu’une gare est installée en 1852 à Bastide pour lier la ville à Paris, la Compagnie du Midi en crée une autre trois ans plus tard dans les anciens chantiers de Paludate pour relier Bordeaux à l’Espagne. La gare Saint-Jean, construite en 1855 et avec pour concepteur participant Gustave Eiffel, devait être « provisoire », en raison de la concurrence qu’elle faisait au commerce maritime : une durée de vie bien longue pour un projet au départ secondaire !
La fondation de cette gare sur la rive gauche sépare le quartier de la rue des Terres des Bordes du reste de la ville. Le quartier Belcier a ainsi été crée comme le quartier « derrière la gare ». A ce moment-là du XIXème siècle, on y note trois zones assez peuplées, le bourg du Serporat, la rue des Terres des Bordes et les quais de Paludate. Dans la seconde moitié du XIXème siècle, les industries s’y développent, cela fait alors une transition entre un habitat dispersé et un plus regroupé. On voit apparaître des ensembles de logements individuels, appelés les échoppes bordelaise, pour les classes populaires et en particulier les cheminots. L’articulation entre les quais et la gare de marchandise permet la dynamisation du quartier et la venue massive de populations issues des milieux ruraux. On observe, au XXème siècle à partir des années 70, un appauvrissement d'emplois dans les usines et certains quartiers comme le quartier Belcier vont rapidement dépérir.
Le quartier aujourd'hui
Enfin, dans la gare Saint-Jean, des vestiges du XIXe siècle ont été conservés comme la carte monumentale représentant les lignes du réseau de la Compagnie du Midi ou encore la verrière ferroviaire, la plus grande d’Europe. Un quartier qui mêle donc avec harmonie les témoins des différents siècles et qui va continuer d’incarner le faste de la ville avec le projet Bordeaux-Euratlantique. Il est issu de la nouvelle LGV Bordeaux Paris et implique un fort développement des constructions dans les domaines du logement et de l’économie avec des installations de sièges sociaux d’entreprises. Le quartier sera également doté d’infrastructures culturelles à travers la fondation de la MECA accueillant notamment le FRAC Nouvelle Aquitaine. Le quartier de la Gare Saint Jean et de Belcier est donc amené à considérablement se développer avec, néanmoins, un risque de gentrification.
Le street art dans ce quartier
Dans le domaine du Street Art, le quartier Belcier a profité du travail du collectif d’artistes, l’association Transfert créée en 2014, qui s’est impliquée directement dans le projet de réhabilitation du quartier. Il a notamment participé aux opérations de célébration de l’arrivée à Bordeaux de la LGV avec, sur une commande de la ville, la réalisation collective de huit fresques sur les piliers du Pont du Guit, situé directement derrière la gare. A ces œuvres récentes, s’ajoutent d’autres peintures sur bombe plus anciennes de David Selor comme dans tout Bordeaux mais aussi de Delphine Delas dans le cadre de son projet artistique sur Marguerite Duras.